SALAMSTREET

Je respecte les raisons humaines et socio-politiques qui ont poussé Monsieur Motic à prendre la décision, d´ailleurs très réfléchie et mesurée, de mettre fin à ses activités autant que blogueur.
(qu´il a bien expliquer durant son interview avec Sarah Mersch de dw-world).
Mais, le pouvoir politique a été toujours un peu hostile à une vraie liberté d´expression. la censure et l´interdiction de tout ce qui peut nuire à l´image, et n´a jamais accepté, et ne l´accepte toujours pas, la logique de la critique .
La censure était, et l´est toujours, la devise des autorités marocaines, à un tel point qu´on a crée chez les marocains des mécanismes, très complexes, d´autocensure.
Qui profite de l´Autocensure de Monsieur Motic? et bien d´autres auteurs de blogs de trés bonne qualité qui se sont mis en berne ou en grève provisoire en guise de protestation "ghandienne"(résistance passive) contre l´arrestation de Mourtada.
L´affaire Mourtada, qui dépasse ce dernier désormais pour devenir une affaire de tous les internautes marocains, peut-être du monde entier, et qui nous met, d´un coup, devant de grandes interrogations d´ordre morale et ethique, politique et sociétale.
d´ordre moral et éthique d´abord: comment se fait-il que des fournisseurs internet ou bien des sites internet, tenus par le respect les règles de confidentialités, puissent délivrer des informations confidentielles et personnelles de ses "clients" aux autorités?
d´ordre politique, il existe dans chaque société, partout dans le monde, un conflit pour la gestion des informations personnelles sur internet, entre, d´un côté, les pouvoirs publiques, qui veulent un accés à ces informations, et, l´utilisations de celles-ci devant les jugent, et il est vrai qu´ils y arrivent mais seulement dans des cas aggravants de pédophilie , racisme ou terrorisme: et c´est la bataille des définitions qui commencent alors!
et d´un autre côté il y a les protagonistes qui composent la société civile et de défense de Droits de l´Homme qui, eux, prônent une politique de confidentialité à 100%
Mme Alliot-Marie- la ministre de l´intérieur du pays ou la première déclaration des droits de l´Homme et du citoyen a vu le jour- a prévu la création de nouvelles infractions, citant le "délit l'usurpation d'identité sur internet, passible d'un an d'emprisonnement et de 15.000 euros d'amende" et des "peines alternatives de travaux d'intérêt général pour les +hackers+ condamnés", afin qu'ils utilisent "leurs réelles compétences au service de la collectivité") [sources: afp google actualité je n´ai rien changer dans le texte]
entre autres, combattre le terrorisme, une sorte de "patriot act " à la française, et bientôt officiellement mondial.
qu´en est-il du Maroc?
hier, samedi 1 mars, s´est tenu un peu partout dans des capitales de renommée mondiale: Paris Londres, Montreal, Rabat, et j´en oublie, des rassemblements de protestation et de solidarité avec Fouad. J´avais espérer trouver, en faisant un tour au site internet de la Map-la fameuse- ne serait-ce qu´un petit orphelin quelconque commentaire ou n´importe quelle dépêche, rien, nada, un silence de cimetières, ou comme on dit chez nous : "Noukhal". ce silence qui dégage d´une certaine attitude, de la part de nos hauts sphères de l´Etat envers la société, une attitude historique d´indifférence totale, qui a crée , d´ailleurs, des frustrés qui veulent s´auto-détruire: "kamikaz", qui se multiplient comme du champignon dans notre pays, et, qui se multiplieront encore et encore, si la politique de "al kafila tassir wa lkilab tanbah"(les chiens aboient mais la caravane continue son chemin) trouve encore des raisons d´être.
personnellement, je crois qu´on peut arrêter l´hémorragie, en dotant le Maroc d´un vrai projet de démocratisation, et c´est un projet, avant tout, sociétal, pour arriver au troisième ordre, et permettre à la société civil de gagner un peu en liberté et en pouvoir symbolique et ,entre autres, -et c´est le plus important- en légitimité. ce qui nécessite un petit renoncement, de la part de l´Etat, à un peu de pouvoir symbolique, et partager ce pouvoir avec la société civile, qui va lui permettre, enfin, de gagner en liberté, et en espoir pour attaquer les chantiers sociales énormes:
analphabétisation, et combattre la pauvreté pour sauver l´avenir de notre pays.