SALAMSTREET

"Tout individu à le droit à la liberté d´opinion et d´expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions, et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considération de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d´expression que ce soit" (article 19 de la déclaration universelle des droits de l´Homme)

OUI, mais Fouad est coupable, coupable d´avoir oublier qu´il est au Maroc, et qu´il y a des lignes rouges à ne pas dépasser.
et ceux qui nous gouvernent ont tout à fait le droit de nous rappeler à l´ordre s´il y a quelqu´un de nous qui dépasse les bornes.
Et oui, Fouad a dépasse les bornes : pourquoi ne pas choisir le pseudonyme de "Fahd ibn Abdelaziz" ou "Houssni Moubarak" ou encore celui d´"Alassad" ou "Kaddafi", ils ont aussi leurs quôtes de popularité dans la jet set arabe, et en plus ils ne sont pas protégés par le Copyright, ou du moins au Maroc.


"Sujets" ou citoyens?
j´ai vu pleins de billets dans des Blogs -et de commentaires liés à ces Blogs- de marocains à l´étranger comme à l´intérieur du Maroc, oú ils usent des mots, le moins qu´on puisse dire, étrangers au contexte marocain, tels que :"citoyen(nes), "Droits de citoyen(nes)", liberté à l´expression", "justice indépendante"...etc

citoyen? à ma connaissance, on était jamais des citoyens, et, je croyais que la chose était claire pour mes compatriotes.
on est des "sujets"(en arabe: Raaya). et le feu Hassan II, et par la suite, notre jeune roi Mohamed VI, n´ont jamais cessé, dans les discours officiels à la Nation (Oumma) de nous désigner comme tel, et de commencer toujours, pour nous adresser la parole, avec ou bien:"chaabia al aziz" (mon chér Peuple), ou bien : "Raayana al awfiaa" ( mes fidels sujets), et ce n´est pas un hasard si on utilise le mot sujet, tout comme la "Bayaa"( l´Allegeance) n´est pas du Folklore pour divertir les touristes.

Abdallah Laaroui décrit(dans son livre : les origines sociales et culturelles du nationalisme marocain(1830-1912) la "bayaa" comme suit:" la mubayaa est un contrat de type normal, comme le contrat de vente ou de mariage, et se déroule de la même façon. Devant le Cadi, les représentants des communautés reconnaissent les termes du contrat et s´engagent à l´honorer, puis signent devant des témoins qualifiés qui valident les signatures et signent l´acte à leur tour. Revenir par la suite sur cet engagement sans raison valable, c´est-à-dire en dehors de cas limités où la déposition d´un calif est permise, est une rupture de contrat qui ne peut pas rester impunie" ou encore plus loin quand Laaroui décrit la bayaa de Rabat au sultan de Abd al-Rahman(1822), que son prédécesseur, son oncle Sulaiman, avait désigné de préférence à ses propres fils:"Nous, habitants de Rabat, élite(khassa) et gens du commun (aamma), Sharifs, faquihs, aalims, talibs, chefs d´armée,artilleurs et marins, artisans, ayant pris connaissance de la décision de Fès,capital du pays, nous nous empressons de rejoindre la communauté.(...) Nous prêtons serment devant Dieu et ses anges d´écouter et d´exécuter les ordres de l´imam dans le cadre de ce qui est licite et selon nos possibilités(..), marché (safqa) (conclu entre le prince et nous): nous lui obéissons comme Dieu nous l´a commandé, et lui respecte nos droits comme ceux de tous ses sujets ainsi que Dieu le lui a prescrit." Enfin les Rbatis augurent bien du nouveau règne, convaincus que la vie de tous sera garantie, que voyageurs et commerçants pourront se déplacer sans crainte, que le territoire (marocain) sera sauvegardé. suivent les signatures de vingt et un notables et l´authentification par deux témoins assermentés"

dans le site internet des habous vous trouverez aussi une littérature très riche sur le sujet, ainsi que le texte de la bayaa de Mohamed VI, et une littérature politique abondante expliquant les bienfaits de celle-ci...
pourquoi citer la bayaa? parce que la bayaa est notre contrat social en quelque sorte, et, qui définit nos droits, et nos devoirs d´obéissance envers notre roi; et pour démontrer la particularité du Maroc, et son système politique ; et pour démontrer aussi qu´il est compliqué de parler de citoyen, qui, lui, obéit à une autre logique et une autre sorte de contrat social, qui est rousseauiste.

que justice soit "fait":
il n´existe pas de justice parfaite ou absolue. partout dans le monde, la justice continue à faire des victimes, ou crée des injustices.
néanmoins, la justice est dotée, dans les pays démocratiques -dignes de ce nom- d´une grande marge d´indépendance(c´est même l´un des critères les plus important dans une démocratie); à part la loi, elle ne connais personne, qu´elle soit président de la république ou non, elle est aveugle justement pour cela. Tandis que notre justice voit 10 sur 10, mais complètement sourde:faut-il peut-être l´aveugler?
pour une telle justice, le Maroc n´est prêt à l´assumer, puisque le processus de "démocratisation" n´a fait que commencer- ou pas encore-
pour que la justice soit un "fait" et indépendante au Maroc; faut-il peut-être commencer par:

-Imposer des réformes draconiennes du système juridique
-La révision, peut-être, de la constitution dans ce sens
-creer une charte nationale des Droits de l´Homme et du citoyens, une vraie et respecter par tous, pour qu´on sache, enfin, de quoi on a le droit et de quoi non dans notre pays.

bref commencer un vrai processus de démocratie.